Les champignons vénéneux ou les empoisonnements dus aux champignons toxiques. Constituent une catégorie d'intoxications accidentelles d'origine alimentaire.
Chaque année d'innombrables gourmets sont victimes des champignons mortels, en raison de leur incapacité à distinguer ceux qui sont comestibles de ceux qui sont vénéneux.
Champignons vénéneux: danger pour la santé
Qu'on se souvienne que tous les champignons vénéneux ont une volve. C'est-à-dire un renflement à la base du pied; de telle sorte qu'il est aisé de ne pas les confondre avec ceux qui en sont dépourvus; ce qui n'empêche pas que certains exemplaires comestibles, et de plus excellents, sont, eux aussi, pourvus d'une volve.
L'empoisonnement par champignons la plus importante est celle qui est due aux amanites phalloïdes (syndrome phalloïdien). Il faut reconnaître que l'ingestion du champignon ne déclenche pas immédiatement les troubles toxiques entre le repas et les premiers signes d'empoisonnement, il existe toujours une période de latence d'une dizaine d'heures.
Après cet intervalle se manifestent de graves désordres gastriques et intestinaux. Vomissements incessants, diarrhée abondante, parfois transpiration importante, le tout débouchant sur un impressionnant état de déshydratation; soif brûlante, arrêt total ou presque de l'émission des urines; température très basse, visage creusé, pâle, traits tirés, pouls petit et rapide.
A ce tableau alarmant s'ajoutent des signes généraux de prostration et d'abattement profond; qui contrastent avec la lucidité mentale extraordinairement conservée.
En particulier Il existe toutefois des symptômes accompagnés de délire et de convulsions. Souvent la mort survient dès le second ou le troisième jour de maladie. Parfois plus tard, vers le dixième ou douzième jour, alors que s'est déclarée une hépatite toxique.
Empoisonnement dû aux champignons non comestibles
Sur cent cas de mort par empoisonnement dû aux champignons vénéneux, quatre-vingt-dix sont à inscrire à l'actif de ce champignon vénéneux, responsable en outre, sur le plan biologique, de diverses modifications du sang; parmi lesquelles la plus importante est la chute du taux de glucose.
Ce fait explique l'intérêt, dans de tels état, d'administrer des sucres; soit par voie intraveineuse (solution glucosée), soit par voie orale (sucre, sirops, miel).
Par voie intramusculaire on administre du sérum anti phalloïdien (sérum de Dujarric de La Rivière) et des tonicardiaques. Prenons l’exemple de champignon du genre inocybe. L'ingestion de ce dernier produit après une ou deux heures un tableau identique à ce que réalise une stimulation intensive du nerf pneumogastrique.
- Transpiration.
- Salivation intense.
- Ralentissement du cœur.
- Chute de la tension.
- Trouble de la vue.
En particulier, c'est le syndrome muscarinien. L'évolution se fait généralement vers la guérison après traitement par les émétiques, l'atropine et les stimulants cardiovasculaires.
L'amanite muscaria (fausse oronge, amanite tue-mouches) et l'amanite panthère provoquent, dans les deux ou trois heures qui suivent leur ingestion, une gastro-entérite intense et une intoxication du type atropinique (syndrome panthérinien). La gravité de cette dernière n'est pas très grande si le traitement intervient rapidement.
On a décrit encore le syndrome entolomique (après ingestion d'entolome livide ou bolet de Satan) et le syndrome résinoïde (ingestion de certaines espèces de russules et de lactaires) ; ils se traduisent l'un et l'autre par des troubles digestifs et dont la gravité est modérée.
En général, face à cette image d’intoxication due aux champignons vénéneux, dans laquelle on ne réussit pas à mettre en évidence l'espèce responsable. On cherchera à obtenir l'évacuation du matériel toxique par l'administration d'émétine et des injections d'apomorphine (produit vomitif). Il faut éviter les purgatifs.
Syndrome phalloïdien (Amanite phalloïde)
Syndrome phalloïdien. C'est le plus grave, car mortel dans 50 % des cas. Il est déterminé par des champignons vénéneux de l'espèce Amanite phalloïde.Son poison vénéneux agit essentiellement sur le foie et sur les nerfs.
Symptômes : début tardif, environ 10 heures après le repas ; vomissements incoercibles, diarrhée sanguinolente, coliques, sueurs, aspect cholériforme, stupeur, adynamie, intelligence et mémoire conservées jusqu'à la mort ; consécutive souvent à l'atrophie jaune aiguë du foie avec hémorragies et à des lésions rénales.
Traitement : purgatifs, cardiotoniques, mais surtout injections de sérum, solution glucosée et sucre pour combattre l'hypoglycémie ; ingestion d'eau froide salée chaque demi-heure pour réapprovisionner l'organisme en chlore.
Syndrome panthérinien (Amanita muscaria)
Syndrome panthérinien ou atropinique. On l'observe après ingestion de fausses oronges (Amanita muscaria) (l'amanite tue-mouches) et d'amanites panthères. Elle contiennent diverses substances toxiques : atropine, muscarine.
Symptômes : début 1 à 3 heures après le repas ;
vomissements, diarrhée, coliques, anurie, hallucinations, délire,
agitation, excitation psychique (gaieté, colère), enfin sommeil profond.
Traitement : lavage gastrique, émétiques, purgatifs, chloral, bromures.
Russula emetica : syndrome résinoïde
Syndrome résinoïde. Il est dû à des résines qui se trouvent dans certaines russules; (russule émétique, russule de Quelet, etc.) et dans certains lactaires.
Symptômes : quelques heures après le
repas, symptômes d'indigestion, nausées, vomissements, diarrhée.
Traitement : analogue à celui du syndrome entolomique.
Entoloma lividum : syndrome entolomique
Enfin, Syndrome entolomique. On l'observe après l'ingestion d'entolomes livides et de champignons de la même espèce.
Symptômes : troubles gastro-intestinaux, prostration, céphalées, crampes, anurie. Traitement : émétiques, lavages gastriques, laudanum contre les coliques, injections de sérum ; guérison rapide.