Mauvaises habitudes alimentaires, sédentarisation : surpoids et obésité gagnent du terrain en Belgique.
Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), 15 % des Belges sont en surpoids. Roland Fastrez et Quentin Gaudissart, chirurgiens des maladies digestives au sein du groupe hospitalier CHIREC, tirent la sonnette d’alarme à propos de cet inquiétant problème de santé publique.
Peut-on qualifier l’obésité de maladie ?
Q. Gaudissart : L’OMS a reconnu l’obésité comme une maladie pour peu que l’indice de masse corporelle (IMC), qui établit un rapport entre poids et taille, soit supérieur à 30. On parle de surcharge pondérale ou surpoids lorsque les valeurs sont comprises entre 25 et 30.
R. Fastrez : Les personnes qui ont un IMC de 35 et plus raccourcissent leur espérance de vie à cause des pathologies induites, notamment le diabète, les maladies cardiovasculaires, l’hypertension artérielle, le syndrome d’apnée du sommeil, les troubles respiratoires, etc.
Quelles sont les différentes causes à l’origine de l’obésité ?
- 1. Les aliments représentent un certain apport de calories qui assure les besoins énergétiques de notre organisme. Ces calories sont dépensées selon notre activité physique. Si le rapport ingestion-dépense est à l’équilibre, il n’y a pas de prise de poids. Par contre si les apports sont supérieurs à la dépense, le corps humain accumule les calories non utilisées sous forme de graisses.
- 2. Ce dérèglement entre l’ingestion et les dépenses résulte de plusieurs facteurs, psychologiques, culturels et socio-économiques, plus rarement génétiques, mais aussi de l’importante sédentarisation favorisée par nos modes de déplacements et de loisirs (voiture, télévision, Internet, jeux vidéos...).
Suffirait-il de changer les habitudes alimentaires pour combattre l’obésité ? Comment enrayer la tendance autrement ?
Les populations devraient adopter une hygiène alimentaire plus saine. Ce qui revient par exemple à éduquer les patients concernés à ne manger que quand ils ont faim et à pouvoir s’arrêter en cas de satiété. C’est ce que l’on appelle la diététique comportementale. Malheureusement, les régimes, quels qu’ils soient, basés sur des privations, engendrent dès lors des frustrations et ne produisent pas les effets escomptés sur une longue période.
La chirurgie, pratiquée dans certaines conditions, est le seul moyen de traiter efficacement et durablement une obésité sévère. Nos services ont connu une croissance impressionnante des interventions bariatriques au cours des dernières années. Celles-ci ne peuvent cependant être proposées qu’en fonction de critères précis.
Un bilan médical préopératoire complet et ciblé est indispensable, de même qu’une surveillance postopératoire à la fois diététique, biologique et psychologique.
Le monde serait « 3 fois plus gros » d’ici 2030
1,4 milliard de personnes de plus de 20 ans sont en surpoids dans le monde selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Ce nombre devrait tripler d’ici 2030 avec 3, 3 milliards de la population mondiale touchée.
Le surpoids et l’obésité représentent ainsi le cinquième facteur de risque de décès à l’échelle mondiale et font au minimum 2,8 millions de victimes chaque année. Si rien n’est fait, l’Europe va faire face à une véritable épidémie d’obésité, prévient l’OMS.
Quelques recommandations pour combattre cet inquiétant problème de santé publique.
Ton IMC, tu contrôleras
L’OMS a reconnu l’obésité comme une maladie pour peu que l’indice de masse corporelle (IMC), qui établit un rapport entre poids et taille, soit supérieur à 30. On parle de surcharge pondérale ou surpoids lorsque les valeurs sont comprises entre 25 et 30.
Les personnes qui ont un IMC de 35 et plus raccourcissent leur espérance de vie à cause des pathologies induites, notamment le diabète, les maladies cardiovasculaires, l’hypertension artérielle, le syndrome d’apnée du sommeil, les troubles respiratoires, etc
Les régimes, tu arrêteras
Les régimes, quels qu’ils soient, basés sur des privations, engendrent dès lors des frustrations et ne produisent pas les effets escomptés sur une longue période. Les populations devraient adopter une hygiène alimentaire plus saine. Ce qui revient par exemple à éduquer les patients concernés à ne manger que quand ils ont faim et à pouvoir s’arrêter en cas de satiété. C’est ce que l’on appelle la diététique comportementale.
La chirurgie, tu pratiqueras
La chirurgie, pratiquée dans certaines conditions, est le seul moyen de traiter efficacement et durablement une obésité sévère. Celle-ci ne peut cependant être proposée qu’en fonction de critères précis. Un bilan médical préopératoire complet et ciblé est indispensable, de même qu’une surveillance postopératoire à la fois diététique, biologique et psychologique.