L’an dernier, la Belgique recensait environ 400 nouveaux cas de
cancers des tissus mous. Pour le Dr Filomena Mazzeo la prise en charge de cette pathologie rare
nécessite une approche multidisciplinaire en milieu universitaire.
Qu’entend-on par cancers des tissus mous ?
Il s’agit de sarcomes, des cancers dont l’origine se situe au niveau de ce qu’on appelle les tissus de soutien, c’est-à-dire les tissus fibreux qui permettent au corps de se tenir debout : os, muscles, graisse, tendons, etc.
Il existe de nombreux types de cancers des tissus mous. Chez l’adulte,
le symptôme est souvent l’apparition d’une masse grossissante, parfois une
boule douloureuse. Il n’y a pas de population plus touchée qu’une autre. Cette
pathologie rare concerne 4 personnes sur 100 000. Si elle est mal soignée au
départ, on a déjà quasiment perdu la bataille contre le cancer !
Peut-on le dépister ?
Il n’y a pas de dépistage en tant que tel, comme une
coloscopie ou une mammographie. Le message à faire passer auprès
des généralistes, chirurgiens et autres, c’est qu’en présence d’une boule de
plus de 5 cm - soit la taille d’une balle de golf -, il faut considérer que
c’est un sarcome, jusqu’à preuve du contraire.
Quels sont les traitements ?
Comme c’est une catégorie un peu fourre-tout, les possibilités sont
nombreuses. La chirurgie est la pierre angulaire du traitement. Aucun
traitement ultérieur ne permet de rattraper une chirurgie mal faite. Ensuite,
il y a tous les traitements de chimio- et radiothérapie selon l’extension et
l’évolution de la maladie. En tout état de cause, la multidisciplinarité en
milieu spécialisé est indispensable pour cette pathologie.
Qu’en est-il des espoirs de guérison ?
Ces dix dernières années, les nouveaux traitements de chimiothérapie et de thérapie ciblée ont vraiment permis de réaliser des progrès énormes. L’espérance de vie des patients a presque doublé, même au stade métastatique.