La diphtérie est une maladie contagieuse aiguë due au bacille de Klebs-Loffler. Celui-ci encore appelé Corynebacterium Diphtheriae, produit une exotoxine particulièrement dangereuse pour le cœur, les nerfs et les reins.
La contagion est presque toujours directe. Le germe est contenu dans les
sécrétions du nez, de la gorge, et il est disséminé par les convalescents et
les porteurs sains. Le lait également et d'autres aliments peuvent diffuser
l'infection.
Les formes de la diphtérie
La diphtérie existe à l'état endémique, avec des recrudescences
épidémiques pendant l'hiver.
La période d'incubation dure entre deux et sept jours. La manifestation la
plus caractérisée et la plus fréquente de la maladie est l'angine diphtérique,
qui peut se présenter sous trois formes:
- Forme légère.
- Forme grave.
- Forme maligne.
Diphtérie benigne
L'angine diphtérique bénigne débute par une fièvre modérément élevée à 38° et une rougeur de la gorge. Après deux ou trois jours, les pseudo-membranes apparaissent : dépôts blanchâtres, luisants, qui recouvrent les amygdales et les piliers du pharynx, auxquels ils adhérent fortement. En même temps, les ganglions lymphatiques sous-maxillaires grossissent. Le malade peine à avaler (dysphagie). La fièvre reste peu élevée, le pouls est rapide, le visage pâle. Dans les urines il y a de l'albumine.
A ce stade, la sérothérapie, administrée à fortes doses, fait
disparaître en deux jours les pseudo-membranes; dans les cas non soignés, les
membranes s'étendent au larynx, donnant lieu aux graves complications de
l'angine maligne.
La diphtérie grave
L'angine diphtérique grave est marquée par une plus grande extension des membranes qui envahissent le larynx, par un œdème de la muqueuse pharyngée et par des signes plus accentués d'intoxication générale.
L'évolution de la maladie est plus lente et les résultats de la
sérothérapie moins brillants. L'apparition des paralysies diphtériques est
assez fréquente.
La diphtérie maligne symptomes
Dans l'angine diphtérique maligne tous les symptômes décrits apparaissent plus intenses :
- Les membranes sont épaisses, fortement adhérentes et envahissantes.
- La muqueuse du pharynx est œdémateuse et ulcérée.
- Le gonflement des ganglions sous-maxillaires est plus marqué et douloureux (donnant lieu au type classique du cou proconsulaire).
- La sécrétion nasale est purulente et sanguinolente.
-
L'haleine est très fétide; les signes d'intoxication générale sont
particulièrement alarmants.
Le pronostic de ces formes est sévère et le malade peut mourir malgré la sérothérapie. Dans la plupart des cas cependant, même dans les plus graves, la sérothérapie a raison de l'infection, en faisant d'abord régresser les manifestations locales, puis les symptômes généraux de toxicose.
On connaît des cas de diphtérie maligne tardive, dans lesquels une
nouvelle aggravation, parfois fatale, peut apparaître dans la période qui va
du quinzième au trente-cinquième jour de convalescence.
Diphtérie laryngée ou croup
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| Les bacilles de loffler, à partir de l'angine, répandent des endotoxines qui attaquent le système nerveux, le cœur et les reins. A- Contagion direct B- Paralysie de l'œil et du voile palatin C- TEnsion artérielle basse, collapsus D- Albuminurie. |
Forme grave de diphtérie, généralement consécutive à une angine diphtérique nondiagnostiquée. Elle évolue, en l'absence de traitement, en passant par trois stades :
- Le stade dysphonique caractérisé par la toux rauque et la voix éteinte, voilée,
- Le stade dyspnéique : les fausses membranes ayant envahi le larynx, la respiration est difficile, avec cornage et cyanose,
- Le stade asphyxique, toujours mortel en l'absence de trachéotomie. Le croup réagit bien à la sérothérapie.
Diphtérie nasale
C'est la localisation la plus habituelle chez le nourrisson. Elle se traduit par un écoulement nasal séro-sanguinolent, souvent d'un seul côté, avec ulcérations du bord des narines. Dans tous les cas, à partir du foyer de localisation du bacille de Klebs-Loffler, la toxine diffuse dans tout l'organisme et peut provoquer :
- - Une myocardite ou une endocardite.
- - Une atteinte rénale avec albuminurie, hémorragie urinaire.
- - Une atteinte nerveuse responsable de paralysies : la paralysie du voile du palais est généralement précoce et constitue un signe de gravité. La paralysie des muscles de l'ail entraîne un blocage de l'accommodation. On peut voir également une paralysie d'un ou plusieurs membres, une paralysie des muscles de la nuque (tête ballante), une paralysie du diaphragme, etc.
La prophylaxie de la diphyérie
La prophylaxie de la diphyérie comprend :
– La vaccination avec l'anatoxine diphtérique (vaccination obligatoire au cours de la deuxième année et à vingt et un ans) : elle comporte trois injections sous-cutanées à quinze ou vingt et un jours d'intervalle.
– La sérothérapie préventive associée à la vaccination en cas d'épidémie dans les collectivités d'enfants.
– La désinfection des porteurs qui sont découverts au moyen d'un examen
bactériologique périodique des convalescents.
– La réaction de Schick, qui consiste à injecter dans la peau une petite quantité de toxine diphtérique : si le sujet possède une quantité suffisante d'anticorps antidiphtériques, cela signifie qu'il est protégé contre l'infection (la réaction est négative). Dans le cas contraire, une zone infiltrée et rouge apparaît au point d'injection, ce qui signifie que le sujet est réceptif à la maladie et doit donc être vacciné.
Le traitement se pratique au moyen de sérum antidiphtérique, qui est administré précocement et à doses massives. Le sérum peut être associé à l'anatoxine, étant donné que la protection qu'il donne est de courte durée.
Le patient diphtérique doit être rigoureusement isolé, mis au repos
absolu pendant quinze à vingt jours dans les formes légères et au moins
pendant cinquante jours dans les formes graves. Il ne peut sortir de sa
chambre que lorsque deux examens bactériologiques au moins, faits à huit jours
d'intervalle, sont négatifs.