Les tests moléculaires sont essentiels pour initier des
thérapies ciblées contre le cancer du poumon et le cancer de
l’ovaire.
Le Prof. Dr Patrick Pauwels, président du groupe de travail belge en
pathologie moléculaire et chef de clinique du département d’anatomie
pathologique à l’UZA, nous explique pourquoi.
Quel est l’intérêt des tests moléculaires dans la lutte contre le cancer ?
On tente de plus en plus souvent, par des thérapies ciblées, de frapper
le
cancer
là où il est le plus vulnérable. Les tests moléculaires contribuent à détecter
ces endroits vulnérables. Le but est ici de dépister des mutations dans l’ADN
tumoral, qui se traduisent par des protéines modifiées pour lesquelles il
existe déjà un traitement. On peut ainsi commencer un traitement
personnalisé.
Quelles sont les possibilités en la matière pour le cancer du poumon ?
Il existe désormais pour le cancer du poumon plusieurs anomalies pour lesquelles il existe des médicaments spécifiques, ce qui permet de ne plus devoir passer d’abord par une chimiothérapie. Dans le cas du cancer du poumon, cette thérapie ciblée consiste en médicaments dont les effets indésirables sont moindres, tout comme l’impact sur la qualité de vie du patient.
Il convient toutefois en premier lieu de démontrer ces altérations
moléculaires traitables à l’aide de tests, afin que le patient puisse entrer
en ligne de compte pour la thérapie ciblée.
Quels tests existent pour le cancer du poumon ?
La règle d’or est une
biopsie du tissu de la
tumeur dans les poumons, mais elle n’est pas possible sur tous les
patients. Une méthode de test alternative et moins invasive, qui peut apporter
une solution, est la biopsie liquide (ou prise de sang). Celle-ci est utilisée
pour deux choses :
-
D’une part, les patients qui se trouvent à un stade avancé sont trop
fragiles pour subir une biopsie tumorale classique.
-
D’autre part, la biopsie liquide peut également servir à détecter la
résistance contre les thérapies ciblées.
Quels tests existent pour le cancer de l’ovaire ?
Il existe uniquement des tests moléculaires pour le carcinome séreux de haut grade. Avec pas moins de 70 % des cas, c’est le type histologique le plus fréquent de cancer de l’ovaire. Actuellement, nous sommes en mesure de détecter les anomalies génétiques de BRCA1 et BRCA2.
S’il s’avère donc qu’une patiente présente un cancer de l’ovaire
métastatique avec un carcinome séreux de haut grade, nous testons la présence
éventuelle d’une anomalie de BRCA1 ou BRCA2. Si le test est positif,
nous pouvons offrir à la patiente des médicaments ciblés.