Sur la peau du visage ou sur le corps, les rides, d'expression ou d'affaissement, et les tâches brunes sont la conséquence du vieillissement cutané. Au-delà des crèmes anti-âge, les traitements anti-rides peuvent être utilisés, notamment les injections de comblement.
Rides et tâches brunes : prévenir le vieillissement de la peau
Depuis une vingtaine d’années, on assiste à une véritable prolifération des médications antirides. Certains produits sont efficaces, d’autres inutiles. Dans la mesure où la plupart des cosmétiques ne sont pas soumis aux mêmes règles rigoureuses de fabrication et de commercialisation que les médicaments, il est fort difficile de s’assurer de la qualité et de l’efficacité des traitements.
Sur un marché aussi juteux que celui de la lutte contre le vieillissement cutané, les « vendeurs d’illusion » sont légion. Certaines substances se vendent sous des labels "scientifiques" à la dénomination fort complexe : ils impressionnent sans doute le consommateur naïf… mais certainement pas les rides ! Il convient donc de ne pas laisser berner par des promesses fabuleuses et de ne pas hésiter à consulter des personnes compétentes (médecins généralistes, dermatologues, esthéticiens).
L’origine des rides
Notre peau vieillit naturellement avec le temps. Les protéines (collagène, élastine) qui la soutiennent au niveau du derme se raréfient avec l’âge, ce qui entraîne un amincissement et une perte de souplesse. Les glandes sébacées et sudorales perdent elles aussi de leur efficacité : moins hydratée, la peau s’assèche facilement. De manière générale, les cellules de la peau (kératinocytes) se reproduisent de plus en plus lentement à mesure que nous vieillissons. Pour des raisons génétiques et hormonales, le phénomène est plus marqué chez la femme que chez l’homme, surtout après la ménopause.
Il existe deux sortes de rides :
- Les rides d’expression désignent des plissements permanents de la peau aux endroits du visage qui sont naturellement le plus mobiles. On distingue par exemple les rides du lion (entre les sourcils), les rides d’interrogation (sur le front), les rides de la patte d’oie (au coin des yeux), le sillon naso-génien (au bord des joues).
- Les rides d’affaissement sont dues au relâchement des tissus de soutien et l’atrophie des pannicules adipeux : ce sont les poches sous les yeux, le pli d’amertume (commissures des lèvres), les brides et fanons (comblement cervico-mentonnier).
L’âge des premières rides varie beaucoup selon les individus. Un froncement excessif des muscles du visage peut ainsi se traduire par l’apparition de rides d’expression dès l’adolescence. En général, c’est surtout à partir de la cinquantaine que l’amincissement de l’épiderme et le fractionnement du tissu conjonctif se traduisent par des rides de plus en plus marquées.
les tâches brunes
En vieillissant, la peau se recouvre souvent de tâches brunes, qui apparaissent sur les parties du corps exposées au soleil : visage, cou, mains, décolleté. Ces dépigmentations sont couramment appelées des « fleurs de cimetière »… ce qui indique assez leur association avec le dernier âge de la vie.
Ces tâches peuvent être disgracieuses lorsqu’elles sont nombreuses, et il existe plusieurs techniques pour les éliminer ou les atténuer : crèmes dépigmentantes d’application locale, peeling, dermabrasion à l’azote liquide ou au laser. Attention au choix du praticien, car en cas d’intervention ratée, le remède peut être pire que le mal !
Vieillissement de la peau : prévenir les rides et les tâches brunes
Conséquences du vieillissement de la peau, les rides et les tâches brunes sont inévitables. Mais on peut en retarder l'apparition : crèmes anti-âge, soins du visage et des mains, bronzage modéré, vitamine A... Et pas d'alcool ni de tabac.
Prévenir l'apparition des rides et tâches brunes
Pour prévenir ou tout au moins retarder l’apparition des rides, il convient de prendre soin régulièrement de sa peau et d’éviter les facteurs de sénescence.
Soins du visage et du corps quotidiens
Exposée chaque jour aux agressions extérieures, la peau demande des soins particuliers, surtout au niveau des mains et du visage. Dès le plus jeune âge, il convient de prendre les bonnes habitudes : on en récolte les bénéfices plus tard.
La toilette du visage doit donc se faire à l’eau, avec un savon peu alcalin. Si possible, utiliser un savon gras ou un lait de toilette spécifique aux soins des parties sensibles. La température de l’eau ne doit être ni trop chaude ni trop froide, afin de ne pas perturber les agencements cellulaires de l’épiderme.
Les crèmes hydratantes sont utiles pour prévenir l’assèchement de la peau. De même, les crèmes protectrices de jour (contre le soleil, la pollution, les variations de température) et les crèmes grasses de nuit optimisent la régénération des tissus.
Le soleil et le vent favorisent les rides
La peau précocement ridée des alpinistes ou des marins en témoigne : le soleil et le vent ne font pas bon ménage avec notre peau, dont ils accélèrent considérablement le vieillissement. Des expositions trop longues et trop fréquentes au soleil se traduisent notamment par des ridules actiniques sur le visage, qui s’accentuent avec l’âge. On évitera donc le bronzage intensif (à la plage ou par UV), qui multiplie par ailleurs les risques de mélanome malin. En revanche, une exposition modérée est utile pour synthétiser la vitamine D, qui assure la solidité des os, mais aussi pour améliorer le moral.
Le tabac et l’alcool contre la peau
Ce sont les ennemis jurés de la peau. Les goudrons de combustion et la nicotine de la cigarette ralentissent la circulation sanguine et paralysent la régénération cellulaire des tissus : la peau des grands fumeurs a ainsi un teint particulier. Les rides se manifestent beaucoup plus vite au niveau du cou et du visage. L’alcool favorise quant à lui le relâchement des tissus, ce qui se traduit par une apparition précoce des rides d’affaissement.
Vitamine A acide contre les rides
Les crèmes antirides les plus vendues sont conçues à base de vitamine A acide (acide rétinoïde ou trétinoïne). Cette substance accélère le renouvellement des cellules de surface (effet épaississant) et, après plusieurs mois d’application, stimule la production de fibres collagènes au niveau du derme. Toutefois, il ne faut pas s’attendre à des résultats spectaculaires : seules les ridules superficielles seront gommées, avec un résultat variable selon les individus. La vitamine A acide est sans effet sur l’affaissement des joues et du menton.
Traitement anti-rides : lifting et chirurgie esthétique
Le lifting de la peau du visage pour effacer les rides est une véritable opération de chirurgie esthétique. Avec parfois des ratés…
Le lifting anti-rides
Le lifting est sans doute l’opération de chirurgie esthétique la plus connue et la plus demandée. Les clientes sont à 90 % des femmes. L’âge moyen du premier lifting est de 50-55 ans, mais il tend à baisser depuis quelques années : les femmes y ont de plus en plus souvent recours dès la quarantaine.
Le lifting consiste à retendre la peau du visage, en cachant la cicatrice dans le pourtour de l’oreille ou par des points de fixation dans le cuir chevelu. L’effet est radical puisque les rides sont « dépliées » et disparaissent après l’opération. Le lifting redessine l’apparence du visage sans corriger cependant le fond du problème : après l’opération, la peau ne produit pas plus de fibres collagènes et d’élastine.
Certains liftings (microlift, minilift, soft-lift) ne concernent qu’une région particulière du visage : lèvres, front, tempes, cou. Il se réalise parfois sous une simple anesthésie locale. Mais les deux liftings les plus couramment pratiqués (fronto-temporal et cervico-facial) sont des opérations chirurgicales lourdes, qui demandent une anesthésie générale. Précisons qu’il convient de bien choisir son médecin : on a parfois vu des patientes atterrées par le résultat catastrophique d’un lifting raté. Le choix d’un bon praticien est d’autant plus nécessaire que le lifting est une opération coûteuse.
Le lifting fronto-temporal concerne la partie haute du visage : il efface les rides du front, rajeunit les pommettes et le pourtour des yeux. L’opération dure environ une heure et l’hospitalisation une journée. Le lifting cervico-facial repositionne les pommettes, les fentes nasogéniennes, les joues et le cou. Il permet aussi de redessiner l’ovale du visage. Cette opération (la plus fréquente) dure environ trois heures et demande une hospitalisation de vingt-quatre à quatre-huit heures.
Dans les quinze jours qui suivent le lifting, le patient ressent des picotements, une tension inhabituelle de la face. Des rougeurs et des inflammations apparaissent parfois. Il est impératif d’éviter tout effort important des muscles faciaux, afin de permettre la cicatrisation des points de fixation du lifting. Les tissus du visage se remettent en place quatre à cinq semaines après l’intervention. Les effets du lifting persistent huit à dix ans.
Traitement anti-rides : peeling et dermabrasion
Au-delà des crèmes anti-âge, le peeling et la dermabrasion peuvent atténuer légèrement les rides. Mais ces soins de beauté restent superficiels. Et attention aux cicatrices…
Le peeling anti-rides
Le peeling consiste à ôter les peaux mortes en surface de la couche cornée (desquamation) afin d’accélérer la régénération de la peau. On utilise pour cela des crèmes composées de substances « abrasives » qui détruisent les cellules de surface de l’épiderme (kératolyse) : acide glycolique, acide phytique, acide kojique, acide phénique, acide trétinoïque, vitamine C concentrée, etc. Lorsque cette opération est superficielle, elle reste sans effet réel sur les rides : seules les petites imperfections de la peau sont concernées.
En revanche, les peelings moyens et profonds ont une action sur les ridules du visage. On utilise pour cela des produits à base d’acide trichloracétique (TCA) et d’acide phénique (phénol). Selon la concentration des substances, le peeling se traduit par des rougeurs locales qui peuvent durer entre une et trois semaines. L’effet de certains peelings (notamment au phénol) peut durer plusieurs mois. Mais les rides profondes ne sont pas concernées.
La dermabrasion contre les rides
Comme le peeling, la dermabrasion consiste à détruire la couche superficielle de la peau. Mais l’esthéticien utilise pour cela une meule abrasive (fraise diamantée) ou un laser (CO2 ou Erbium). La dermabrasion donne souvent de bons résultats sur les ridules des commissures des lèvres et des paupières. L’opération est réalisée sous anesthésie locale (sauf intervention longue et importante qui nécessite une anesthésie générale).
Les suites sont assez lourdes : il faut compter deux à trois jours de rougeurs vives (avec picotements désagréables et gonflement du visage), deux semaines de cicatrisation et trois à cinq mois de rougeurs persistantes. Mais l’effet rajeunissant est beaucoup plus marqué que dans le cas des peelings.
Il existe des complications, plus fréquentes avec la meule classique qu’avec le laser : persistance de cicatrices (si l’abrasion a été trop profonde), infections locales. L’usage d’une crème solaire de protection intensive est indispensable dans l’année qui suit la dermabrasion, car la peau est particulièrement sensible au soleil.
Injections et toxine butolique : comment faire disparaître les rides
On peut prévenir l'apparition des rides, notamment avec les crèmes anti-âge. On peut aussi les "soigner" et les faire en partie disparaître par des traitements anti-rides, notamment par des injections de comblement ou par la toxine botulique. Des soins esthétiques à entreprendre avec des chirurgiens spécialistes.
Lorsque les rides sont à la fois profondes et localisées (sillon nasogénien, rides du front, plis d’amertume), les esthéticiens proposent parfois une injection de substance visant à les combler.
Les injections anti-rides à effet provisoire
Les injections à effet transitoire sont efficaces pour une durée qui va de six mois à un an. On utilise le plus souvent du collagène d’origine animale, en général des extraits bovins. Mais l’utilisation de cette substance réclame des tests d’allergie préalables, car les patients risquent de la rejeter. Par ailleurs, la crainte d’une contamination (vache folle) fait souvent préférer le collagène autologue, qui est préparé à partir de ses propres tissus. L’acide hyaluronique est également utilisé pour les injections à action transitoire : d’origine synthétique, il a pour principal avantage d’éviter les rejets et de minimiser les risques d’infection.
Les injections anti-rides à action prolongée
La plupart des patientes préfèrent les injections à action prolongée, dont les effets sont encore visibles quatre à cinq ans après l’opération. Là encore, il existe plusieurs substances de comblement. Le silicone liquide est très efficace, mais il est toujours interdit en France. Le goretex, très largement utilisé en chirurgie cardio-vasculaire, peut le remplacer efficacement. Les praticiens ont parfois recours à des gels (Artécoll, Artéplast, Dermalive, Dermadup) composés de produits divers : collagène, acide hyalorunique, microsphères de plexiglas, hydrogel acrylique, etc. Des tests allergéniques sont nécessaires pour ceux d’entre eux qui contiennent du collagène.
Injection dans la ride : le lipofilling
Une autre technique de remplissage est l’injection dans la ride la graisse purifiée de son propre organisme : c’est le lipofilling, procédé inverse de la liposuccion, qui consiste à retirer les excédents de graisse des tissus.
La préparation est relativement longue et coûteuse. S’il y a peu de risques de rejet, des infections locales peuvent en revanche survenir. Le principal revers des méthodes d’injection concerne l’évolution à long terme du visage : un fort amaigrissement, par exemple, peut laisser apparaître des bourrelets de remplissage durables.
Les micro-injections de toxine botulique
La toxine botulique est produite par la bactérie Clostridium botulinium. Il s’agit d’un poison redoutable. Mais on en utilise des extraits non toxiques en chirurgie esthétique, car cette substance a pour effet de paralyser durablement les muscles. Des micro-injections faciales permettent ainsi de corriger les rides du front, de la patte d’oie et de l’interrogation en empêchant la contraction des muscles qui les font apparaître. L’effet de la toxine botulique dure six mois à un an. Les injections se font en milieu hospitalier, en général sans anesthésie.