Le psoriasis se traduit par des plaques rouges sur le corps, notamment sur le cuir chevelu. Cette maladie de peau peut donner lieu à des complications plus ou moins graves, et exige donc un traitement adapté.
Notre peau se renouvelle grâce aux kératinocytes, cellules qui composent majoritairement l’épiderme (voir l’article d’ouverture de ce dossier). Leur cycle de vie normal dure environ un mois. Mais il arrive que les kératonocytes s’emballent et parcourent le chemin de la couche basale à la couche cornée de l’épiderme en quelques jours seulement. Votre peau se couvre alors de petites plaques rouges couvertes de pelures de peau morte : c’est le psoriasis.
Qu'est-ce que le psoriasis ?
Le psoriasis est une maladie cutanée très fréquente puisqu’elle touche 2 % de la population du globe. Les personnes d’origine européenne en souffrent plus que les autres. Les causes réelles de cette maladie sont inconnues, mais les chercheurs soupçonnent fortement un facteur héréditaire : un cas sur deux est en effet d’origine familiale. Les premières plaques rouges apparaissent le plus souvent chez l’adolescent et le jeune adulte. Mais des cas plus précoces ou plus tardifs ne sont pas rares.
Les symptômes du psoriasis
Le psoriasis se déclare par l’apparition de taches rouges accompagnées de squames (peau morte). Les taches ont parfois la forme de goutelettes squameuses (psoriasis en gouttes, fréquent chez l’enfant) ou de pièce de monnaie (psoriasis numullaire). Le plus souvent, elles ont une forme indéfinie, vaguement ovale, parfois étendue. Certains patients souffrent de démangeaisons, mais ils sont peu nombreux.
La localisation du psoriasis est variée. Les éruptions peuvent se produire sur les zones de frottement, comme les genoux, les coudes, ou les zones de plis comme les aines et les aisselles. Dans ce cas, elles sont souvent symétriques. Mais les plaques rouges envahissent aussi bien le cuir chevelu (sans provoquer la chute des cheveux), les reins, les fesses, la voûte plantaire, la base de l’ongle, le gland de la verge, le pli du nez et des joues.
Évolution et complications
Le psoriasis est une maladie chronique : les plaques rouges ne restent pas en permanence, mais évoluent par poussées éruptives entrecoupées de rémissions. La durée de chaque crise varie selon les individus. Les guérisons définitives ne sont hélas pas les plus courantes.
Les facteurs déclenchants ou aggravants des crises de psoriasis sont nombreux : frottements des habits sur la peau, contrariété ou stress psychologique, surmenage, alcool, surcharge pondérale, infection (angine, rhinite, pharyngite). Certains médicaments antidépresseurs et hypertenseurs provoquent également le psoriasis par effet secondaire.
Le psoriasis peut entraîner plusieurs complications. Lorsqu’il s’étend au corps tout entier, on parle d’érythrodermie psoriasique. Ce cas heureusement rare demande parfois une hospitalisation. Le psoriasis pustuleux se déclare lorsque les plaques rouges s’infectent : elles sont alors couvertes de petites lésions purulentes, plus fréquentes sur les pieds et les mains. Le patient souffre d’accès de fièvre et de perte de poids. Enfin, dans un cas sur dix, se développe un rhumatisme psoriasique, par inflammation des articulations. Il est localisé sur les doigts ou sur la colonne vertébrale.
Un traitement adapté à la gravité
Le traitement du psoriasis dépend de sa gravité. Pour les plaques à diffusion modérée, crèmes et pommades à base de calcipotriol, dermcorticostéroïdes et dioxyanthranol apaisent les lésions. La vitamine D3 et les pommades à goudron sont aussi prescrites.
Lorsque le psoriasis recouvre plus du tiers du corps, Le psoriasis envahissant est également traité par des séances d’exposition aux ultra-violets de classe A (puvothérapie, trois fois par semaine pendant quatre à six semaines, après administration d’un médicament photosensibilisateur, le psoralène) ou aux UV de classe B. Dans ce dernier cas, la quantité d’UV est soigneusement dosée afin d’éviter des effets cancérigènes à terme.
En cas d’échec des séances UV, le médecin peut conseiller des remèdes plus puissants. L’acitrétine (un dérivé de la vitamine A acide) donne ainsi de bons résultats. Mais certains de ses effets secondaires (malformations fœtales) exigent une surveillance médicale stricte. Il en va de même pour la ciclosporine (immunodépresseur) et le méthotrexate (anticancéreux), qui altèrent l’activité rénale et dont les interactions médicamenteuses sont nombreuses.