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Le cancer: une maladie chronique?

Le cancer: une maladie chronique?

 Le diagnostic d’un cancer représente toujours un choc pour la personne concernée, mais de plus en plus les cancers sont aujourd’hui considérés comme des maladies chroniques. Ce qui modifie la donne par rapport au passé, déclare le directeur médical et scientifique de la Fondation contre le Cancer.

 Au cours de ces vingt dernières années. Des avancées majeures ont été accomplies grâce à la recherche fondamentale, qui permet de comprendre les mécanismes d’apparition et de développement des cancers. Les progrès de la biologie moléculaire ont permis de découvrir un monde d’une complexité insoupçonnée. Faisant ainsi prendre conscience à quel point les cancers sont indissociablement liés aux mécanismes de la vie.

 Grâce à cette meilleure compréhension, une approche de plus en plus individualisée de la maladie et de ses traitements pourra être appliquée.

Le cancer n’est plus une peine de mort

 Cela peut paraître surprenant, car la perception actuelle du cancer renvoie souvent à un passé plus traumatisant. Presque chaque personne a, dans sa famille ou parmi ses proches, le souvenir de quelqu’un ayant souffert autrefois du cancer, avec les traitements lourds que cela impliquait inévitablement à l’époque. Avec à la clé une issue fatale quasi inéluctable à court ou moyen terme. Si c’est encore vrai dans certains cas très particuliers de cancers, ce n’est en tout cas plus du tout la norme aujourd’hui.

Une maladie à suivre

 En effet, en cas de cancers peu agressifs (par exemple certains cancers de la prostate chez des hommes âgés). La meilleure chose à faire est parfois tout simplement de surveiller l’évolution de la maladie, pour ne mettre un traitement en route que si cela se révèle vraiment indispensable.

 Lorsque l’on se trouve en présence de cancers plus agressifs qui nécessitent un traitement, deux objectifs sont possibles. D’abord et avant tout, dans de nombreux cas, la guérison du patient. Le terme semble curieusement conserver une part de tabou et pourtant il faut oser le prononcer en cancérologie : il est désormais possible de guérir complètement d’un nombre important de cancers !

 Ensuite, pour les personnes qui ne guérissent pas complètement, les traitements vont permettre d’entrer le plus souvent dans une évolution chronique de la maladie. Cela peut se traduire de deux manières différentes. Soit via des rémissions (disparitions temporaires de la maladie) qui pourront parfois être d’une durée de plusieurs années, tout en offrant une bonne qualité de vie ainsi qu’une espérance de vie relativement longue. Soit en gardant l’évolution de la maladie sous contrôle grâce à des traitements qui, certes, ne seront pas dénués d’effets secondaires, mais qui se montrent beaucoup plus respectueux que par le passé de la qualité de vie des malades.

Une évolution positive

 Cette nouvelle réalité, ainsi que les perspectives prometteuses en termes de recherche, permet de se montrer résolument optimistes dans la lutte contre le cancer. À condition toutefois d’anticiper au mieux les conséquences inévitables entraînées par le vieillissement de la population (et donc l’augmentation des cancers) à mesure que l’espérance de vie augmente.

Chaque année en Belgique, 65 000 nouveaux cas de cancer sont diagnostiqués. A côté du suivi médical, qui est certes crucial, les personnes touchées par la maladie et leurs proches doivent pouvoir trouver le soutien et l’écoute nécessaires aux différentes questions pratiques liées à la maladie :

  • Prévention.
  • Détection.
  • Redirection vers les associations d’aides, etc.
  • Réseaux sociaux pour les malades du cancer : Esperity

Une meilleure diffusion de l’information conduit à une meilleure prise en charge du cancer. Et ça, toutes les personnes impliquées dans la lutte contre cette maladie doivent le garder à l’esprit.

Cancer du poumon: nouveaux espoirs

Le cancer: une maladie chronique?, cancer du poumoncanc

Le traitement du cancer du poumon a connu récemment d’importantes évolutions, comme l’expliquent le Prof. Jacques De Grève, oncologue à l’UZ Brussels et le Prof. Vincent Ninane, pneumologue à l’Hôpital Saint-Pierre de Bruxelles.

Comment l'épidémie de cancer du poumon se développe.

 L’épidémie du cancer du poumon est liée à l’évolution de l’épidémie du tabagisme et diffère entre l’homme et la femme. On débute par une période de faible tabagisme chez l’homme comme chez la femme avec une mortalité liée au tabac très faible. Puis on observe une augmentation rapide du nombre de fumeurs masculins jusqu’à un pic et une augmentation beaucoup plus modeste des fumeuses. Le nombre de décès liés au tabac chez l’homme se voit alors augmenté avec, en revanche, encore peu de décès chez la femme.

 Ensuite, la prévalence des fumeurs diminue chez l’homme alors qu’elle continue à augmenter chez la femme de sorte que la mortalité liée au tabac atteint un pic chez l’homme, alors que cette mortalité liée au tabac continue à augmenter chez la femme (c’est la situation actuelle en Belgique).

Enfin, le tabagisme chez la femme atteint un pic puis se met à diminuer alors que la diminution se poursuit chez l’homme et la mortalité attribuée au tabagisme diminue alors dans les deux sexes (situation actuelle aux Etats-Unis et en Grande Bretagne). L’épidémie du cancer du poumon évolue donc en fonction de l’évolution du tabagisme et se trouve à des niveaux variés dans les différents pays du monde et également d’Europe.

Un bon accompagnement

 S'il n'existe pas à proprement parler d'associations de patients contre le cancer du poumon, de réels efforts de synchronisation ont été accomplis par les acteurs du secteur pour former une plateforme de coopération, dans le but de simplifier pour les patients l'accès à des traitements ciblés.

 Hormis les structures palliatives se déplaçant à domicile pour aider le malade à supporter les désagréments de sa maladie. Le rôle des associations constitue un réel avancé en terme de soutien aux patients et à leur entourage, leur permettant ainsi de se sentir mieux entouré dans l’approche et la gestion de la maladie.